Alain de Moyencourt :
exclusive interview 2008


CONTINUED FROM PART 1



Le Trocadéro avant le grand boum

Quand commences-tu à prendre ça au sérieux ?
En rentrant à Paris. Je me suis installé vers Montparnasse, je faisais les terrasses du Dôme et de La Coupole.

Tu ne vas pas au Trocadéro, tu vas là où il y a le public potentiel…
Pas seulement. Je fréquente aussi le Trocadéro mais surtout les week-ends pour voir les copains et m’amuser. On y faisait par exemple des courses de char à deux en se battant ! (Rires)

Vous êtes combien pour ces courses ?
Pas beaucoup… Les bons jours, on doit être une douzaine !
On se regroupait en haut et on partait deux par deux. Le grand jeu était de descendre et d’arriver le premier en bas. Et tous les coups étaient permis ! Il fallait foutre en l’air les autres chars ! On se lattait et on recommençait de plus belle…

Ben-Hur au Trocadéro !
Et il ne faut pas oublier que le Trocadéro était alors totalement ouvert à la circulation des bagnoles. Ce qui nous arrangeait bien d’ailleurs puisque c’étaient nos remonte-pentes ! On se mettait en groupe au bas de la descente, on bloquait la circulation puis on s’accrochait en grappe aux voitures !

Et la réaction des automobilistes ?
Certains devenaient complètement fous ! Ils faisaient tout pour nous faire tomber. Leur truc, c’était de piler. C’était le grand classique !
Plus tard, j’ai eu droit aux bagnoles qui slalomaient et là c’était vraiment criminel. À cette époque, les voitures se garaient encore le long du trottoir. Je me suis retrouvé comme ça, accroché à des bagnoles qui slalomaient à fond dans la montée et s’engageaient dans les espaces des places laissées libres, puis tournaient au dernier moment pour tenter de m’écraser contre les voitures garées ! j’ai fini deux ou trois fois dans les fourrés qui étaient le long des murs, en roulade, bien heureux que ça ait fait tampon ! C’étaient des mecs qui pouvaient te tuer…
Il y avait aussi les autocars auxquels on s’accrochait mais qui avaient peu de prises. Et eux, lorsqu’ils pilaient, c’était quasi systématiquement une bosse au front !

Au Troca, petit à petit, d’une bande d’une petite dizaine, on passe à vingt, trente. Et là ça devient encore plus chaud pour les automobilistes. On avait mis au point des ruses pour se faire remonter. Deux skaters en bas de la pente ralentissaient la voiture et tout à coup, une nuée de trente skaters surgissait pour prendre d’assaut le véhicule ! (Rires)


Et tu as toujours ta “Kamikaze“ ?
Oui, on a pratiquement tous des “Roll-surf“.

Alexis Lepesteur se souvient de toi avec un mini-skate au Trocadéro, vers 1976. Comment bricoles-tu ça ?
J’ai toujours aimé fabriquer de petits skates, un peu plus grands que mes chaussures, de 20 à 40 cm.

En avais-tu un pour chaque pied ?
Non, un seul à la fois.

Tu en as gardé ?
Il ne me reste quasiment plus rien de cette époque. Ensuite, j’ai aussi eu un skate génial que je m’étais taillé dans des plaques d’alu, en Dural, ça été une mode. Je faisais également mes propres anti-dérapants en collant sur le dessus de la planche toutes les pièces de monnaie étrangères que je récoltais en faisant la manche. Les skates devenaient vraiment très lourds… J’appelais ça du “Grip’sous“ ! (Rires)
Fabriquer des planches m’a toujours intéressé car j’ai toujours aimé en dessiner. Mon père était dans le motonautisme et je lui en avais parlé mais ça seule réponse avait été : ça ne marche pas et ça ne marchera jamais !

Comme le Hulla-hoop !
Ouais, un truc sans lendemain. On était une douzaine au Trocadéro, il y en avait un peu sur la côte basque et c’est tout…

La rencontre avec Jean-Pierre Marquant

Tu vois la possibilité d’améliorer le matériel qui existe déjà ?
J’avais quelques idées et je pensais notamment au plastique qui entrait de partout dans la fabrication des objets. Mais les moules pour injecter coûtaient très cher…
Je ne trouvais personne pour investir là-dedans avec moi. Ça restait donc dans un coin de ma tête.
Jusqu’au jour où, dans ma chambre de bonne à Montparnasse, une copine qui était vendeuse dans un magasin de vêtement vient me voir en me disant que quelqu’un est passé voir son patron avec des skateboards incroyables : transparents, en bois, en fer, etc. Elle était vite venue me chercher pour que je descende les voir au magasin. Et en arrivant là-bas, je tombe sur un monsieur que je ne connaissais pas encore : Jean-Pierre Marquant !

En train d’essayer de fourguer des skates ?
Oui, son idée était d’importer du matériel des États-Unis. Et il tombe sur moi qui voulais en construire. J’essaye donc de le convaincre d’oublier l’importation et de se lancer dans la fabrication, en France. J’avais le dessin, des côtes, l’idée du plastique injecté, le truc pour monter les trottoirs sans casser les trucks, etc.
Et là, chapeau, il marche dans la combine ! Il va trouver l’argent nécessaire au démarrage de l’entreprise, l’usine, il a tout investi sur cette idée… Et “Banzaï“ est né !

Vous avez fait des prototypes ?
Les premières injections étaient une catastrophe ! (Rires) Avec le froid, le plastique cassait et avec la chaleur, tu touchais le sol tellement elles se ramollissaient !

Et au niveau des formes ?
L’idée était de faire une gamme qui serait déclinée. Il y avait le monte-trottoir, le bord relevé à l’avant ou à l’arrière, suivant les modèles. Et sur chaque modèle, des vrais roulements à billes fermés, ce qui représentait une réelle avancée.

Tu fais des démonstrations avec Marquant pour présenter ces produits ?
Oui, au début je montre aux gens ce qu’on peut faire avec ces nouvelles planches. Je me retrouve comme ça pour participer au Salon de l’Enfance sur le stand que J.-P. Marquant avait loué. Il y avait un petit tremplin qu’on avait placé pour sauter. Je m’élance et lorsque je roule dessus, il s’écrase dans un grand bruit et je tombe violement sur la tête. Je suis très déçu et désabusé à la suite de ça car Marquant refuse de me payer l’hôpital. Ça a été le début de la fin de mes relations avec lui… Déjà que, sur les démonstrations, je n’étais pas vraiment payé, alors là c’était trop !

Sur le travail de conception des “Banzaï“, tu n’as rien touché ?
Jamais rien… J’ai eu un peu d’argent sur les démos au début mais pas longtemps car très vite, les gamins sont devenus plus forts que moi !
Je suis dans le team “Banzaï“ au début mais j’étais un peu à part. Lorsque les nouveaux arrivent comme José de Matos, ils étaient ravis de skater pour rien. Moi, je voulais être rémunéré et ça coinçait…

De quoi vis-tu ?
La manche à St-Germain ! En moyenne, je me faisais 500 francs de l’heure ! C’est une chose qu’il ne faut peut-être pas ébruiter ! (Rires)

Y’a prescription ! Cet argent, gagné assez “facilement“, explique-t-il le fait que tu n’en demandes pas à Marquant ?
Tu sais, j’avais d’abord envie que tout le monde découvre le skate. Pour moi, c’est le ski du pauvre. Je rêvais de Paris comme une grande montagne avec les rues remplies de mômes en skate qui n’avaient pas les moyens de partir dans les stations de ski.

Comment te percevait les autres skaters ?
L’autre jour, j’étais dans un troquet et je parlais avec un gars qui me connaissait et qui m’a dit : Pour nous, tu étais une sorte de punk, alors que ça n’existait pas encore ! J’étais un mec qui fabriquait mes vêtements, je faisais des pantalons avec des morceaux de cuir que je récupérais. J’étais assez déglingué, j’avais aussi une drôle de Mobylette ! J’emmenais le skate vers le spectaculaire, j’envisageais les gens qui nous regardaient en tant que spectateurs, je les prenais à partie. Ce rapport au spectacle est vraiment très important pour moi.


Qu’est-ce que tu fais en partant de “Banzaï“ ?
Je me dis que je vais reprendre ce que Marquant voulait faire : importer des skates ! Mon frère me parle de quelqu’un qu’il connaît et qui a un magasin de moto verte dans les Halles. C’est François Soulier de Zone 6 ! Je vais le voir avec ma “Kamikaze“, pas une “Banzaï“ ! Je lui fais une petite démonstration devant le magasin, au milieu des voitures. F. Soulier est emballé et il importe par container, un stock de “Skuda“, des merdes absolues qu’il revend à un prix exorbitant ! Et il réussit à les écouler comme des petits pains ! Avec cet argent, il va importer les vrais marques américaines. Et du coup, il fait une concurrence aux “Banzaï“ françaises…

Sur le plan professionnel, fais-tu quelque chose avec François Soulier ?
Rien. Ni vendeur au magasin, ni skater dans le team.

Et l’Amérique, est-ce que tu as eu envie ou la possibilité d’aller y faire quelque chose un jour ?
Oui, plus tard, je suis parti en Amérique. Le syndrome du rêve Américain. J’y suis allé pour faire des feux d’artifices. C’est un secteur dans lequel ils n’étaient pas très forts. J’avais emmené mon skate et j’ai essayé de faire une démonstration sur Hollywood Boulevard mais je me suis vite aperçu que ce n’était pas comme à Paris ! D’abord le boulevard fait trois fois la largeur de St Germain. Ensuite, les bagnoles sont reines et les gens n’ont rien à secouer de ce qui peut venir les importuner. Tout le monde démarre à fond au feu vert sans te calculer.
Je me suis retrouvé à slalomer comme un fou entre les énormes voitures, mais je ne pouvais rien faire, j’étais une cible. Impossible de capter leur attention, sauf celle des flics ! Ils sont très vite arrivés comme dans les films, en descendant de leur voiture. À Paris, j’avais l’habitude de foutre le camp mais là, je ne pouvais pas m’enfuir…
J’ai eu droit à la fouille complète, examen de la pupille des yeux, des réflexes pour savoir si j’étais cinglé, drogué, etc. Heureusement que quelqu’un s’est porté garant de ma santé mentale et j’ai enfin pu sortir de leurs pattes. Grande peur sur le moment.
C’est la fin de ma courte aventure avec l’Amérique en ce qui concerne le skate !

La Fédération

Comment est-ce que la fédération te contacte ?
J’étais un peu le “M. Skateboard“ au début du phénomène. On venait me voir pour me montrer des trucs, me demander conseil…
Un truc m’exaspérait, le fait que personne, ni les fabricants ni les importateurs ne fassent de notice d’emploi pour tous ces enfants qui achetaient leurs produits. C’était une telle mode, ça touchait tellement de jeunes qui n’avaient aucune base que je voulais faire une notice pour éviter les accidents que je voyais arriver.

Tu pensais que la fédé serait un instrument pour faire cette éducation ?
Oui, faire par exemple que l’on arrête de livrer des planches avec le contre-écrou du truck complètement desserré. Ça faisait que la tige filetée cassait très souvent, il y avait trop de jeu.
Je vois la fédé comme une institution qui protègerait des effets de modes que je trouvais parfois un peu dégueulasses… Pour essayer de contrer tout ce pognon fait trop facilement…

As-tu essayé de monter un club avec la fédé ?
Je suis allé chercher des papiers et lorsque j’ai vu tout ce que j’avais à remplir, toute la bureaucratie que ça représente, j’ai lâché l’affaire…

En même temps, la fédé voit le skate du côté performances sportives, des compétitions et ce n’est pas vraiment ton approche…
Moi, ce qui m’intéresse, C’est le spectacle. Le skate-plaisir, faire sortir les rires des spectateurs ! Et j’étais aussi un solitaire…

 

Les 24 Heures du Mans

Sauf lorsque tu montes l’animation aux “24 Heures du Mans“ ! Racontes-nous cette histoire…
Des gens de la société “Hold up“ qui faisaient de l’événementiel étaient venus me voir en me proposant de faire quelque chose pour les “24 Heures du Mans“, c’était en 1977. Ils avaient vu certains de mes spectacles et notamment ce qui pourrait être un ancêtre des vidéos clips pour un groupe qui marchait bien à l’époque, “Space art“.  Le groupe était en habit de pompier et je descendais une pente sur un skateboard en flammes !
J’avais également fait une publicité sur laquelle je mettais six comédiens sur un grand skate que j’avais conçu. C’est Gérard Almuzara qui avait fabriqué cette planche sur laquelle on avait mis de gros trucks “Barland“ très larges, avec de grosses roues !
Bref, le skate était partout, c’était à la mode et les gens de “Hold up“ voulaient faire une animation avant la course en intégrant du skate. J’avais donc monté une équipe de jeunes autour de moi, dont Rémy Backès, pour un spectacle. Zone 6 nous aidait en donnant à chaque môme, une planche américaine. On filait aussi un jean et un tee-shirt à chacun.

Et toi ?
Je crois que j’avais demandé 5 000 francs pour la conception et la réalisation de tout le truc. J’avais imaginé une descente à plusieurs, chaque planche étant monté avec des feux d’artifice qui se démarraient avec un contacteur au pied, fixé sur chaque planche.


C’était prévu la nuit ?
Non, le jour. Tu sais les feux d’artifices et les fumigènes se voient très bien dans la journée aussi !
J’avais également monté des banks sur les côtés de la piste en posant des plaques de bois sur les barrières de sécurité. J’avais calculé que si je mettais les plaques dans un certain angle, les spectateurs depuis les gradins ne les verraient pas mais verraient par contre les skateurs comme en suspend au-dessus du sol…
La veille, tout était préparé pour la démo qui devait avoir lieu avant le départ de la course. J’avais encore besoin d’aide pour mettre des plaques en place et je me retrouve étrangement seul. Max de “Hold up“ m’évite et je sens un drôle de truc… Il ne veut pas me ramener à la gare pour rentrer sur Paris… Heureusement que j’avais ma mob avec moi et je suis parti seul à la gare prendre le dernier train pour Paris tard dans la nuit.

Qu’est-ce que tu faisais avec ta mob au Mans ?
Je l’avais emmené dans un des camions de “Hold up“ car j’avais prévu de faire un numéro avec. Je montais dessus, commençais à rouler puis je descendais sur mon skate en marche, à côté de la mob. Je me laissais glisser à l’arrière en roulant et je m’accrochais au porte-bagage avec le pied en me faisant tracter ! C’était une de mes spécialités !


Donc rentré à Paris, que fais-tu le lendemain, jour de la course ?
Le matin, j’avais rendez-vous au Trocadéro avec tous les mômes que j’avais engagés et nous devions partir ensemble au Mans.
Je suis surpris en arrivant car je vois un mec qui commence à prendre tout en main et fait comme si je n’existais plus…
Voyant ça, les mômes ont dit : Si Alain n’y va pas, nous aussi on reste là !
Et là, j’ai eu un vrai plaisir. Le mec a été obligé de faire avec moi et j’ai eu la moitié de mon chèque !

Vous partez donc tous ensemble ?
Ouais. Ça s’est arrangé. On est parti dans de gros camions Mercedes noirs, avec l’inscription “Hold up“ en blanc, de chaque côté. On a bien rigolé lorsqu’on s’est arrêté pour prendre de l’essence sur une aire, tous les mômes étaient descendus des camions et avaient dévalisé le présentoir à cassette du resto-route… Le mec paniquait et je lui ai dit que c’était pour une caméra cachée en lui montrant les camions “Hold up“ ! (Rires)

Comment se déroule le spectacle ?
Il devait commencer peu de temps avant la course, mais ils ont avancé l’horaire et ça  a eu moins d’impact. En plus, je n’avais pas eu le temps de monter toutes les planches pour les banks, tout seul. Mais malgré ces problèmes, je crois que ce n’était pas mal.
Je descendais en premier sur mon skate avec un petit black debout sur mes épaules, toutes les planches avec leurs feux d’artifices et les fumigènes. Le petit black tenait aussi des feux dans les mains. Ça faisait quand même un bel effet !

Et à la fin, as-tu eut la deuxième partie du chèque ?
Non. Pourtant c’était un truc qui avait demandé pas mal de boulot, entre la recherche des gamins, la conception du spectacle, les trajets, la construction des banks, la recherche des sponsors… J’y avais bossé une dizaine de jours et pour eux ça ne devait pas beaucoup représenter par rapport au budget général…

Encore une mauvaise expérience avec le bizness !
Faut dire que je n’aimais pas assez l’argent. Pour en avoir, il faut aimer ça ! J’aimerais bien avoir aimé ça, ça me permettrait peut-être d’en avoir un peu plus aujourd’hui ! De ce côté-là, sous l’angle de l’argent, ma vie est aussi instable qu’à l’époque puisque aujourd’hui, je suis magicien, intermittent du spectacle…


Ce spectacle des “24 heures“ ne t’as pas ouvert des portes ?
J’ai essayé de faire un truc avec Johnny Hallyday !
Je savais par Marquant qu’il répétait pour son spectacle, au Palais des Sports, Porte de Versailles et j’avais envie de lui proposer une chanson sur le skate, avec des démonstrations derrière lui. Après tout, c’était l’idole des jeunes ! Le skate est un truc pour les jeunes et je pensais que l’on pouvait essayer de marier les deux.
Je décide donc d’aller le voir pour lui proposer un truc. Devant le Palais des Sports, impossible de rentrer sans me faire jeter par ses gros videurs. Finalement j’y parviens en passant par les aérations ! J’arrive vers Johnny qui était assis sur scène, complètement défoncé… Il était incapable d’aligner deux mots ! Il piquait constamment du nez et il n’y avait rien en face de moi… Un mort ! Ça a été une grande claque pour moi, un grand désespoir…

C’est Topalloff qui l’a fait après !
Tout le show-biz s‘est engouffré dans la vague du skate : Rika Zaraï, Dani, Sylvie Vartan, etc.
Jusqu’aux gendarmes qui m’ont contacté pour faire de la prévention ! (Rires)

 

(Toutes les photos : archives A. De Moyencourt, sauf indiquées)

CONTINUES ON PART 3

 
A. de Moyencourt, remonte-pente au Trocadéro, c. 1976.
A. de Moyencourt, mini-skate, 1977/1978.

Prospectus “Banzaï“ (recto).

Prospectus “Banzaï“ (verso).
A. de Moyencourt, un saltimbanque sur les trottoirs de Paris.
Dépliant de la “Fédération française de surf riding“ (recto), 1976.
A. de Moyencourt en combinaison au milieu des flammes pour le vidéo-clip “Speedway“ groupe “Space Art“, 1977.
Autocollant “Hold Up“, 1977.
A. de Moyencourt, croquis préparatoire pour l'animation skate des “24 heures du Mans“, 1977.

Le spectacle des “24 heures du Mans“, 11 Juin 1977.

Entraînement sur les banks pour le spectacle des “24 heures du Mans“, 1977.
A. de Moyencour descend les marches du Trocadéro, c. 1977.
Skate à six places pour une publicité
Les 24 heures du Mans
Croquis/projets
Alain au Trocadéro c. 1977
1er Festival de planche à roulettes, 1978, Paris

 

 

 

 

      the book that hosts ghosts