Rémy Walter :
exclusive interview 2005

CONTINUED FROM PART 1


Après 1979, fais-tu encore du skate ou bien te lances-tu dans une autre aventure ?
Fin 79, j’ai fait un film un film en tant qu’acteur. " La bande du Rex ". Ça m’a pris trois mois et après je n’ai pas trouvé de lycée. J’ai fait quelques trucs en tant qu’acteur mais j’ai plus une âme de metteur en scène. Cela a mis fin à ma scolarité de façon un peu précoce. Juste après le film, le producteur de disque Chris Blackwell m’a proposé de partir aux Bahamas pour chanter avec la même équipe que Serge Gainsbourg pour son album reggae. Il faisait un disque avec Grace Jones au Compass point studio : Sly Dunbar, Robbie Shakespeare, Sticky, Mao, Wally Badarou, Barry Reynolds. C’est là où j’ai commencé à apprendre mon job de musicien de studio. Chris m’a emmené en Jamaïque parce qu’il me trouvait des points communs avec les Jamaïcains. À Kingston, il m’a présenté Bob Marley dans son bureau. Je l’ai côtoyé plusieurs jours à "Tuff Gong". Je n’oublierai jamais ce trip. Il m’a dit que j’allais adorer ce pays… J’en suis toujours amoureux. Un voyage initiatique dont je ne me suis jamais remis. J’ai appris à parler patois, je me suis intégré. À tel  point que le retour en France a été dur. La 1ère fois, j’y suis retourné au bout de 15 jours. En 1980 j’ai laissé ma board là-bas à un gamin. J’y retourne régulièrement et ce n’est pas un hasard si je prépare un album de reggae en ce moment. De même que je fais toujours du skate, je suis resté fidèle à mes premières amours. D’autres diront que c’est le syndrome " Peter Pan", va savoir…
Depuis que je fais de la musique, j’ai réalisé et arrangé une dizaine d’albums. Rock, World, reggae, chanson française ou africaine. J’ai réalisé le tube " Etienne " de G. Patti en 1988. L’artiste s’est barré avec mon groupe de rock, " Le fool ", pour me remercier. Dégoûté par ce milieu, je voulais arrêter de chanter, mais difficile d’arrêter quand on a ça dans le sang. La musique reste mon moteur et ma principale raison de vivre. J’ai pressé mon 1er album en 1995 " Face to the ground " des chansons rock. L’emploi de l’anglais m’a fermé beaucoup de portes… J’en prépare un en français. Reggae music ! Back to the roots…

Est-ce que tu voyais encore tes copains de skate après l’effondrement du marché ?
Gérard, Backès, quelques potes du troca… Mais je suis parti à fond dans la musique : j’ai fait de la radio libre. À "Carbone 14", j’avais une émission "Radi-o-Noir" qui passait de la musique black : principalement du reggae, blues, funk. J’ai été DJ au "Phil One", toujours black music. Je chantais du Reggae avec Daddy Yod au "Rex club" où j’ai rencontré ma femme en 84.

Dans les années 80, tu ridais les bassins ?
Je les ridais déjà en 78, alors dès qu’ils se vident, je plonge… On s’est fait virer par les CRS récemment. Pourquoi tant de haine ? Ça les emmerde de voir des gens s’éclater… Ils préfèrent la danse des Cygnes…


Association Paris Skate Culture
 
La France du skate est finalement assez décentralisée. Bourges, Lyon ont été des capitales, les marques poussent maintenant dans chaque région, etc. Ton association s’appelle " Paris Skate Culture ", qu’est ce que le milieu parisien a justement de spécifique à tes yeux ? Comment le définirais-tu ?
 Ce qu’il y a de spécifique c’est le manque de considération des politiques pour les gamins de Paris. Les gens n’arrêtent pas de te dire, " Mais pourquoi tu te bats ? Il n’y aura jamais de skatepark à Paris. Trop cher, pas de place… " Mais la mairie trouve 45 hectares dans le 17 e pour le village olympique… On essaye de nous faire lâcher l’affaire ! Effectivement, il y a de moins en moins de place pour les parisiens. Vous êtes priés de déménager en banlieue, dès que possible… Ça devient ouf de vivre à Paris, donc pourquoi s’occuper des kids… Il n’y aurait bientôt plus que des bureaux, des nantis et quelques bobos baba sur le canal. Il n’y a pas de dialogue social, juste des réseaux et des couloirs de bus… Et puis en ce moment, c’est 2012… Alors, entre le lobby du roller, les champion du " maonde ", l’immobilier, les J.O et certains fonctionnaires corrompus… Qui prennent des enveloppes pour nous livrer des roller parcs en fer impraticable, tout va bien ! Ils viennent d’en pondre un à Jaurès. De toute beauté !

Quelles ont été tes motivations pour la création de ton asso ? Quel vide voulais-tu remplir ?
En république pour se faire entendre, il faut être un groupe de pression sociale… Donc l’union fait la force…Il faut une assoc forte à Paris pour faire bouger les choses. Nous voulons permettre à tous ceux qui le souhaitent de monter sur un skateboard dans de bonnes conditions. Montrer à la mairie que les skateurs sont aussi organisés que dans d’autres sports. On apporte aux Parisiens et à la ville de Paris, un vrai service et tout ça, sans subvention. On donne des cours sur Paris, des stages au RPA skatepark. On bouge sur les contests, on a un team dans lequel il y a le vainqueur du Teenage Tour 2005 : Thomas Renaux. Notre site Internet marche bien, il est informatif et militant. Tu y trouves des infos sur le sk8 en France, une pétition pour un skatepark à Paris, un tas de photos d’acteurs du skate Français et de riders. Nous demandons à la mairie et à la région, un centre culturel et sportif couvert dédié aux glisses urbaines, digne de la capitale. En gros, on essaie de bien représenter et montrer qu’on est là.

Est-ce qu’il y a dans ton asso des skaters qui viennent comme toi des 70s ?
Il y a quelques trentenaires, mais il y a des papas qui m’envoient leurs fistons, alors que je skatais avec eux à l’époque. José Dematos m’a toujours soutenu.

Est-ce que la création de l’asso correspond à un moment où tu te remets "plus sérieusement" au skate ?
C’est par période… Il y a des moments où je skate un peu tous les jours comme maintenant et d’autres périodes où le taf prend le dessus. Il y a aussi la musique dans ma vie ainsi que ma femme et Mélody notre fille de 13 ans !

T’as passé ton brevet de moniteur d’état ?
Non, pas encore. On est bloqué 5 semaines. Difficile pour moi de tout arrêter mais j’ai pensé le passer en candidat libre. Je travaille avec des B. E. comme Yves Bidoc, Benoît Fruitier, Julien Bachelier, Seb Counor. Je fais de l’initiation depuis le début et c’est ce que je préfère. Donner les premiers conseils, donner envie de continuer, d’aller plus loin. Certains disent qu’on n’apprend pas le skate avec des cours mais en apprenant les bases au début, on perd moins de temps. Les cours sont uniquement sur demande. Il n’y a aucune obligation. Les gamins garçons et filles sont ravis et reviennent prendre plusieurs cours. Les stages à Vitry c’est carrément le pied…
J’ai passé mon examen de juges fédéral à Rouen, histoire d’avoir un juge dans le club. Tout ça, c’est qu’un bout de papelard. Après plus de vingt ans de skate, je pense savoir ce qu’est un bon run, d’un run foireux…

Quels sont les critères de jugement ?
Pour les contests : le style, le flow, la créativité, l’engagement, l’attitude. La façon dont on exploite tous les modules du skatepark. La régularité et la variété dans les tricks. Je n’aime pas voir les bourrins qui se jettent sur des rails sans en avoir la technique. Faut pas qu’le sk8 devienne un truc de cascadeur, voire de gladiateur. C’est beau de voir un mec qui skate tech., avec un style coulé, sans qu’on ait l’impression qu’il force. C’est le cas de Thomas et Benoît Renaux, les jumeaux du team. Je pense que c’est ce qui a plu aux juges du Teenage Tour. Il y avait des gars qui envoyaient du gros mais qui étaient moins constants que Thomas dans leur run.

C’est quoi ce qui fait un bon moniteur pour toi ?
La patience, l’envie de transmettre, le skate mais aussi un peu de soi. L’amour du skate… De son prochain. Ne jamais forcer quelqu’un à faire un truc qu’il ne sent pas… La prudence. Savoir donner confiance. Être souriant et cools avec les gosses, sans être laxiste. Se mettre à la hauteur du gamin quand tu lui parles.

Qu’est ce que tu dit aux jeunes qui ont comme programme : "Un pas d’élan + un trick" ?
Je leur dis rien… Ils savent mieux que moi comment ils veulent skater, mais pas contre, si je peux leur passer un message, ce serait celui de l’ouverture d’esprit. Il y a autant de façons de skater que de skaters… Vive la diversité !

As-tu envie de leur transmettre quelque chose de particulier sur ton expérience ?
On ne peut pas partager l’expérience. Au mieux donner des tricks, des techniques pour mieux affronter les obstacles qui se présentent. C’est en faisant des erreurs qu’on avance… Les anciens, ça peut aider à gagner du temps, au pire te faire la morale… Il y a surtout la joie d’être rassemblé autour d’une passion, quel que soit l’âge, la couleur ou l’origine sociale. Le skate, ça fonctionne comme une religion, ça relie les gens entre eux, mais je préfère plutôt " confrérie ". Une confrérie de la roue ! 

Ta compétition idéale, ça serait quoi ?
Pas de compet. Une session où le meilleur serait désigné à la fin par les autres skateurs. Meilleur déconneur, etc. Une réunion plutôt qu’un contest… C’est ce qui différencie le skate du modèle Olympique… Pas de course à la médaille, juste être le meilleur de soi-même…Et en faire profiter les autres !

À travers vos actions, perçois-tu un changement de perception des adultes par rapport au skate ?
Ils sont rassurés de trouver des skateurs adultes qui encadrent les jeunes.
Il y a un mieux. Les gens s’aperçoivent que nous ne sommes pas des "voyous".
Juste un peu fous…Une folie douce. Un spectacle permanent… La preuve que leurs enfants sont en bonne santé.

Les clubs relevaient d’une tradition de la hiérarchie bien française et ils ont structuré le skate pendant des décennies. L’association semble être maintenant la forme qui a pris cette place. Comment analyses-tu ce déplacement qui s’est fait entre ces deux structures ?
Nous sommes ans un pays vieillissant, gouverné par des vieux. La fédération est un système pyramidal. On regroupe les sports à roulette et le tour est joué. Pourquoi pas regrouper les sports de ballon dans une seule fédération ? La réalité c’est que ce sont les clubs et les proshops qui sont la vraie vie du skate. Ce sont eux qui font le lien entre les riders, qui donnent les infos… On a une devise chez "One Move " : Le sk8 c’est pas un sport de fédé ! … Sans homo phobie, cela va de soi… Les fédés sont juste là pour nous prendre de la tune et faire leurs rapports. La France meurt d’être vieille… Sans les clubs, pas de skateparks, pas d’animation, pas de contest… Inutiles les clubs et les skateparks ?

Est-ce qu’il n’y a pas une contradiction à vouloir encadrer le skate ?
Encadrer, c’est donner un cadre. Les limites sont là pour profiter mieux de la liberté. Ils savent qu’en cas de coup dur, il y a un adulte sur qui compter. Maintenant, rentrer dans un cadre fédéral, c’est autre chose… Nous avons adhéré à la fédé F. F. R. S., il y a 2 mois. Pour permettre à ceux qui veulent de faire des coupes de France et pour qu’on ne puisse plus nous reprocher de ne pas y être. Rapport au projet de park. Faire bouger les choses de l’intérieur, on peut toujours essayer… Il y aura toujours un décalage…Un gap, entre les pratiquants et ceux qui décident… Ce pays est paternaliste, mais les pères sont souvent manquants… D’où le besoin de se retrouver ailleurs… Avec d’autres pères, d’autres frères. Ceux qu’on se choisit.

Y’a-t-il une réelle interdiction du skate aujourd’hui à Paris, dans les faits ?
On a fait une manif le 24 Avril contre un projet d’arrêté municipal. Ça s’est calmé, mais il ne faudrait pas grand-chose pour nous interdire de trottoirs… Après les putes… Merci Sarko. Heureusement, il est de retour à l’intérieur. N’ayez pas peur ! N’ayez pas peur !

Comment expliques-tu qu’il y ait eu aussi peu d’équipement et d’investissement dans la capitale ? Est-ce que l’échec des deux gros skateparks parisiens n’a pas échaudé les politiques ?
Non, ils ne souviennent même pas qu’ils ont existé ! C’est de la fainéantise…
M. Cherky, n°1 des sports à Paris, a pourtant roulé a la Villette, mais cela ne fait ni chaud ni froid… On n’est pas une priorité. La politique aujourd’hui c’est : qu’est ce que je pourrais faire pour qu’on se souvienne de moi dans 10 ans ? Ego centré, égocentrique. Un milliard de petit chinois et moi et moi et moi…

En 1978, Chirac, maire de Paris, déclarait à propos du skate : " C’est comme le hulla-hoop. Une connerie. Une vogue. ". Cette remarque donne bien une idée du traitement des politiques vis-à-vis de la jeunesse. Après toutes ces années à se faire mener en bateau, est-ce que vous n’avez pas eu envie de faire un truc à la Burnside  ?
Moralité : dire des conneries n’empêche pas de devenir Président !
En 1978, Chirac était là. En 2005, il est toujours là, ça résume assez bien la situation. Stagnation… Macération. Tous ces énarques, ça rime avec arnaque. En 1789 ils auraient fini place de grève. Aujourd’hui, on se demande si faire la grève c’est bien… Quelle avancée ! La révolution, il faut toujours la recommencer. Alors je préfère être créatif que destructif…

Le skate est plutôt de gauche ou de droite ?
Ni l’un ni l’autre… La gauche est morte, Jospin l’a tué…
Le skate est Apolitique. A comme Art ou Autonome. Le skate est international… Il appartient désormais à tous. On roule déjà sur des boards Chinoises. Quand la Chine s’éveillera !

Il y a un appel à projet en ce moment pour des aménagements à côté de La Cité des Sciences de La Villette ? Si on te donnait les moyens d’y reconstruire un skatepark, ça serait comment ?
Depuis des années, il y a un bâtiment qui est libre et immense. No comment.
J’ai proposé un skatepark entièrement en mobilier urbain pour le projet du 18 e.
Reproduire les spots mythiques de Paris : l’îlot des bassins, le 3 plat 3 du Dôme, les marches de Bastille, les blocks de Bercy, etc. Tout ça dans un même lieu avec un combi pool au milieu. Street et courbes, y’en aurait pour tous les goûts. L’avantage du béton, c’est la durée. Avec un architecte, nous avions prévu un aménagement paysagé avec : une scène couverte skatable pour les contests ou concerts, fontaines, bancs, arbres… Une mini ville sur 3000 m2. On avait poussé le vice à reproduire un bout de la descente du Troca à l’identique, même revêtement, même pente… Mais le champion du monde de roller est passé par là et Delanoë est tombé sous le charme. End of the story… On en reparle en 2013…

Est-ce qu’un des défis du skate actuel n’est pas que les pratiquants se réapproprient maintenant cette dimension d’équipement, comme ils l’ont fait avec l’industrie des boards ?
Y’a pas de secrets : bouge-toi le cul, le ciel t’aidera…
Il faut s’investir dans les créations de park pour éviter le pire… En attendant le meilleur. Mais c’est sans compter avec les magouilleurs et les profiteurs. Bon courage !

Que penses-tu de toutes ces expositions sur le skate dans des lieux artistiques (Palais de Tokyo, Galerie Agnès b., chez Colette, etc) ? Dans quel domaine penses-tu que le skate soit le plus créatif ?
Le skate pousse à la créativité : le design des boards, les logos, les vidéos, les photos, les fringues, la recherche sur les shoes… Mais quoi de plus beau, qu’un trick propre et sans bavures ?
Les branchés s’approprient la culture de la rue. Normal… Surtout quand on sait le nombre de gens de bonnes familles qui font de l’art de rue… (rires)
On veut toujours ce qu’on n’a pas. On veut être ce qu’on n’est pas… C’est inévitable, le skate c’est aussi une culture d’image et on a besoin d’images pour vendre… Tout ça ne me dérange pas plus que ça. Tout est récupéré à Babylone… Recyclage oblige.


Vieille garde


Quelle est la pire chose qui soit arrivé au skate ces 25 dernières années ?
La mode du roller !

Lorsque tu skatais à la fin des années 70, imaginais-tu le faire encore 25 ans après ?
J’me suis pas posé de questions, mais dans une de mes interviews de l’époque, je dis qu’il faut se protéger si on veut skater longtemps. Je suis toujours d’accord. Je pense que les kids d’aujourd’hui devraient un peu moins se jeter sans protecs. Surtout quand on essaie des nouveaux tricks ou des rails. Les fabricants devraient se pencher sur de nouvelles protections qui pourraient se mettre sous les fringues. Ce n’est pas cool de se défoncer les genoux avant d’avoir fini sa croissance…

Te fixes-tu une limite d’âge ?
L’age de mes artères et de mes futures blessures…

Ta pire blessure ?
À 33 ans, clavicule gauche, en 1997, Balard sur des plates formes pourries.

Si la même blessure t’arrivait aujourd’hui, tu penses que tu arrêterais ?
No way…

Quelle est la plus longue période que tu as passé sans monter sur une planche ?
3 à 4 mois.

Qu’est-ce qui te manquait le plus, alors ?
Les sensations. Je pense que les sports de glisse ont une fonction proche de la méditation ou des arts martiaux. Je skate donc j’existe… Ça évite de se perdre dans ses pensées…

Quelle est la nature du plaisir que tu prends aujourd’hui sur un skate ?
Rentrer de nouveaux tricks, me perfectionner, apprendre un nouveau truc d’un gamin. La roule… Tout simplement. Une belle courbe, un grand trottoir.

Quelle est la figure que tu rêverais de rentrer ?
Front side heelflip gay twist en rampe, comme Bucky Lasek ou genre : nollie flip nose manual, nollie 360 flip out en street… On peut toujours rêver… Tail slide back dans ma baignoire… Il y a des tricks que les autres rentrent pour moi. C’est aussi ça le skate !

Qu’est-ce que tu apprends en ce moment ? Sur quoi tu progresses ?
Je travaille en mini des tricks en front : 50, 5.0, alley-oop, rock & roll. J’fais plus de street avec les mômes : nose slides, rock slides… Pourvu qu’ça dure !

Après avoir été un des pionniers en skatant pour une marque française, sur quoi tu roules aujourd’hui ?
Je développe la marque "One Move". Je vais faire une première série pour Juillet. Sinon, je skate entre 7.6 et 8, différents concaves, pas trop et surtout de bons roulements. Pour les roues du 51, 53, 55. Quelquefois plus gros pour les bowls. J’aime être surpris comme un gamin par un nouveau shape. Je n’ai pas de skate idéal.

Le slalom est la pratique, en France, dans laquelle des skaters des années 70 participent toujours aux compétitions. Que penses-tu de ce phénomène ? Est-ce qu’on te verra y participer ?
Non, pas cette année. "Riderz", qui organise cet événement, a préféré mettre du roller slalom plutôt que du street… Je leur avais proposé une démo gratuite avec modules et riders et ils sont annulés 3 semaines avant la date alors que c’était prévu depuis 1 an… Laisse béton ! On avait rendez-vous avec la finale au Teenage Tour, le skate d’aujourd’hui… L’année prochaine, on verra.

Quelle serait ta destination rêvée pour un skate-trip et avec qui partirais-tu ?
Avec mon team, en Jamaïque. Pour développer le skate là-bas. Les JO, c’est en Afrique qu’ils devraient les faire. Là, je serai pour… 100%. Pourquoi donner à ceux qui ont déjà tout…
Sinon un mini bus, des boards, des potes et le bouquin "Finest" pour essayer de nouveaux spots.

Qu’est-ce que tu mets dans ton sac de voyage ?

Un skate, une guitare, des feuilles et un stylo… Bob, Jimmy, Sly and the family… Un bon roman. Sans oublier la pharmacie en cas de coup dur. Une board. Ha non, je l’ai déjà dit (rires)

Qu’est-ce tu fais quand tu ne t’occupes pas de skate ?
De la musique, j’écris des chansons, un peu de vidéo. Depuis des années pour gagner ma vie en dehors du travail de réalisateur de disque ou de musicien, je fais de l’événementiel. J’ai créé une structure qui fait de l’organisation ou du conseil. On revient au skate. J’ai créé la marque "One Move" en 1997 et une société en 1999. On a réalisé trois tournées nationales dont deux pour Nestlé " le lion challenge ", un "Teenage Tour" avant l’heure : Sk8, roller, Bmx. "Welcome on board", une expo autour de la board culture et des dizaines d’events pour des mairies ou des marques. J’ai fait travailler beaucoup de riders, j’en suis assez fier. Mon but, c’est de vivre de mes 2 passions. SKATEMUSIC, c’était le nom de mon spectacle de fin d’école. Ça se tient !

Qu’est-ce que ta copine pense du skate ?
Elle aime bien, mais elle trouve parfois que ça prend trop de place. À mon avis, elle a hâte que je raccroche. Sa passion c’est la mode.

As-tu des enfants ?
Une fille Mélody. 13 ans. Elle a fait un stage. Elle aime bien le skate. Surtout le look des skateurs… Faut qu’je surveille ça de près.

La première chose que tu leur apprendrais, ça serait quoi ?
À respirer. À ne pas gaspiller l’eau. À partager. À faire du skate…

Les skaters commencent à faire leur histoire. Nous sommes la première génération à nous y intéresser. Est-ce que tu te sens une responsabilité par rapport à ça ?
Un devoir de mémoire, même si elle fout le camp. Des milliers de passionnés qui ont inventé et amélioré des centaines de tricks. Comment l’oublier ? C’est un véritable langage. C’est génial ce que tu fais avec ton site. Tous ces mags sont des reliques. Merci les photographes, les grattes papier ! Pour ma part j’essaie juste d’œuvrer pour que le skate ait la place qu’il mérite dans la ville et qu’on arrête de percevoir les skateurs comme une nuisance. Le skate c’est la vie, la liberté et je crois bien que c’est ça qui dérange… Ceux qui s’ennuient ! (rires)
Big up à tous ceux qui se bougent pour le skate : hier, aujourd’hui et demain. Sk8 4 Ever… À tous les adhérents et au Team PSC, à tous les riders et rideuses qui ont taffé avec "One Move"…One love ! Keep it roule !


Juin 2005, propos recueillis par C. Queyrel.

(Toute reproduction, même partielle, est interdite sauf autorisation)
Photos : R. Walter archives.


 
Sly, Rémy, Robbie, Jamaique, 1982.
"Face to the ground", pochette recto, 1995.
Footplant, Guéthary, 1999.
"One Move", skateboard, 2005.

Musique

La bande du Rex

Jamaïque

Vitry/Balard/Guéthary

PSC

 
 
 
 
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