Patrick Lozano:
exclusive interview 2006


Premiers émois

Racontes-nous la première fois que tu vois une planche qui roule ? C’était où et quand ?
Mon premier souvenir, du plus loin que je puisse remonter, c’est un jour en allant à l’école maternelle, lorsque je vois quelqu’un descendre une rue de mon quartier, debout sur un truc à roulettes… À Aix-en-Provence, mon quartier, c’était un peu comme San Fransisco, une succession de descentes et de plats. Et voir quelqu’un descendre une de ces pentes, c’est le plus ancien souvenir que j’ai associé au skate dans ma mémoire !

Quel âge as-tu, à ce moment-là ?
Je dirais que c’est vers 1968, j’ai donc à peu prés 5 ans.

Tu crois que c’était un étudiant américain, comme il y en avait à Aix ?
Possible. De l’endroit d’où descendait le mec, il y avait un camping et je me dis que c’était peut-être un touriste ou un étudiant étranger comme il y en avait pas mal dans les universités. Après, cette image est tellement vague, que je ne sais plus si c’est une reconstitution de ma mémoire… Ou un rêve.

Qu’est-ce qui fait que ça a pu te marquer comme ça ?
Je crois que c’est l’étonnement de voir quelqu'un dans cette position. À cette époque, comme tous les gamins de ma cité, on s’amusait à faire des carrioles, à glisser sur des cartons dans des pentes en terre. Le fait que lui soit debout, c’était marquant.

Ça reste dans un coin de ta tête comme un souvenir pendant combien de temps avant que tu montes sur ta première planche ?
Je ne suis plus revenu là-dessus jusqu’à ce que le skate arrive de nouveau en France à la fin des années 70. À ce moment-là, j’accroche immédiatement.

Tu en as rapidement une, ou bien galères-tu pour avoir ton premier skate ?
Comme tous les gamins de cette époque, j’avais envie d’avoir mon propre skate. Mais je n’en avais pas les moyens et mes parents ne voulaient pas ! Je me suis donc mis avec un copain pour pouvoir en avoir un, malgré tout. On a réuni de l’argent pour s’acheter un petit skate en plastique, même pas assez pour pouvoir acquérir une Banzaï ! (Rires)
On rêvait d’une Banzai parce qu’un mec dans notre cité en avait une avec laquelle il montait les trottoirs avec le fameux monte-trottoir !

Cette première planche, tu la choisis sur quel critère ? La couleur ? La matière ? Le prix ?
Le prix ! C’était un petit skate bleu en plastique, vraiment le modèle de base.

Vous le gardiez à tour de rôle ?
C’est moi qui l’avais le plus ! Mon copain en faisait moins que moi, il avait une planche parce que c’était la mode mais il n’était pas accroché comme moi.

Aujourd’hui que tu collectionnes les skates, est-ce que tu as cherché à retrouver cette board ?
J’ai effectivement cherché, mais je ne l’ai jamais retrouvé en bleue. J’ai vu toutes les couleurs possibles mais jamais celle que j’avais.

Tu l’as gardé longtemps ?
Assez, oui. C’est sur cette planche que j’ai appris mes premiers 360°, mes premiers kick-flips. Au bout d’un moment, plus rien n’était plus d’origine, j’avais changé les roues, posé du grip, etc.

Avec qui commences-tu à skater un peu plus
sérieusement ?

Dans ma cité, presque tout le monde faisait un peu de skate, mais je commence à aller un peu plus loin, dans le sud de la ville, vers le collège car il y a là-bas des skaters qui étaient plus forts que dans mon quartier.

Y’a-t-il un copain de cette époque avec qui tu continueras à en faire plus tard ?
Non.

Est-ce que tu te sens, dès le départ, certaines facilités ? Ou bien est-ce que tu t’acharnes ?
D’emblée dans ma cité, on s’amusait à faire des matchs de foot en " tic-tac " et déjà, je bats tout le monde !

Ton déclic, le moment à partir duquel tu te sens être un skater, tu le situes où ?
Je faisais des centaines de tic-tac, j’étais le roi ! (Rires) Et je montais et descendais les trottoirs en larguant tous mes copains !

Est-ce que tu as une tenue avec laquelle tu te sens le mieux pour skater ? Des pompes ? Un bandeau dans les cheveux ?
J’essaye d’acheter les chaussures que je vois dans les magazines : les Palladium ! Je me rappelle une paire jaune que j’aimais beaucoup. J’ai aussi eu des Converses rouges qui n’étaient pas à ma pointure mais que j’avais acheté car elles n’étaient pas chères ! Après je me rappelle d’une paire de Creeks en quatre couleurs qui étaient un peu une imitation de Vans. Les Vans, j’en rêvais mais c’était vraiment inaccessible.

À Aix, quel est l’endroit de la ville où les skaters se réunissent le mercredi et le samedi après-midi ?
J’ai cherché pendant un moment. Un jour en allant dans un magasin, " Sport Santé " en bas du Cours Mirabeau qui avait un rayon skate en sous-sol, le vendeur m’avait indiqué un endroit vers l’avenue Philippe Soleri. J’y suis allé une fois, il n’y avait personne à part quelques marques au sol…
Sur Venelles, je me rappelle d’une grande descente qui se terminait en forme de bassine, où tout le monde allait faire du catamaran. Il y avait même des bottes de paille dans lesquelles on se jetait !

Avant le skate, est-ce que tu pratiques un sport en club ?
J’étais à fond dans le foot.Je touchais à beaucoup de sport mais mon seul club avant le skate a été un club de foot.

Le championnat de France 1978

En juillet 78, les championnat de France se déroulent à Marseille/Plan-de-Campagne. Racontes-nous ton voyage depuis Aix…
Mon père travaillait dans la presse et je dévorais bien sûr tous les magazines de skate. Lorsque j’ai appris que les Championnat de France allaient avoir lieu à Plan-de-Campagne, je n’en pouvais plus ! Je ne voulais rater ce rendez-vous sous aucun prétexte. Sans moyen, je suis parti avec mon petit vélo et ma planche en plastique entre les jambes !

C’est là que tu as ta première parution dans une revue de Skate, derrière Thierry Dupin !!!
Exact.

Comment avais-tu grugé pour te trouver devant les barrières ?
J’étais tellement accro qu’il fallait à tout prix que je sois devant, que je n’en rate pas une miette. À cet âge, lorsque tu es passionné, tu y arrives assez facilement…

Le niveau des participants te semble inaccessible ou ça te paraît pas si loin de ce que tu fais ?
En fait, j’ai surtout pris conscience du fossé qu‘il y avait au niveau du matériel. Il fallait vraiment que j’évolue…

Tu es témoin de la fameuse finale en freestyle, au coude à coude, entre De Matos et Lepesteur ? Qu’est-ce que tu en avais pensé ? Vers qui allait ta préférence ?
C’est marrant parce qu’à cette époque-là, comme beaucoup, j’étais plutôt Lepesteur. Je me sentais plus proche de lui, il incarnait le style, la fluidité, la facilité apparente… L’image d’un mec vraiment cool ! De l’autre côté, José c’était du travail, de l’entraînement et ça n’avait pas l’air de beaucoup rigoler.
Après, sur la durée, ce qui m’a vraiment déçu c’est qu’Alexis ait abandonné si vite. Et j’ai appris à mieux connaître José et à vraiment l’apprécier.

As-tu eu l’occasion de reparler de cette finale avec José, des années plus tard ?
Non, jamais.

Tu te souviens des rampes qui avaient été installées sur le parking ? Tu les avais essayées ?
La Val 2000 était inaccessible pour moi, vu mon matériel ! Il n’y avait que les pros qui l’approchait. Sur la Banzaï, je n’arrivais pas à monter. Il ne me restait que la Makaha avec la partie quater-pipe qui était à l’une des extrémités du half-pipe, sur laquelle je pouvais aller avec ma planche en plastoc… Je ne savais même pas faire le fakie !

Avais-tu déjà fait de rampe ?
Non, c’était la première fois que j’essayais des kick-turns sur un plan incliné. C’était minable, c’est sûr !

À cette époque, quelle est la discipline qui t’attire le plus ?
En skate, j’ai toujours voulu tout essayer !

Les premiers clubs/le creux de la vague


Est-ce que le fait d’avoir assisté en spectateur à cette compétition, c’est ce qui te donne l’envie de rentrer dans un club ?
Absolument. J’avais été très impressionné par l’ambiance de concurrence et d’émulation qu’il y avait entre les teams. On se rappelle bien sûr du match entre José et Alexis, mais il y avait aussi des matchs entre les frères Boiry et Titus Oppman, entre les filles, les sauteurs en hauteur, etc. C’est cette diversité qui m’a vraiment accroché.
Mais avant d’entrer dans un club, je prends conscience qu’il faut vraiment que je change de matériel. C’est vraiment la priorité. Je file donc acheter ma première board en bois chez " Sport Santé " à Aix…

"Sport Santé ", tout un programme !
Le rayon skate était tenu par Jean-Paul, l’un des fondateurs du club d’Aix et c’est donc tout naturellement que je me retrouve dans son club, le " Ski club aixois ".

Est-ce que vous avez un endroit particulier pour les entraînements ?
Non. Il y avait simplement cette avenue Solari sur laquelle ils s’entraînaient au slalom. J’ai le souvenir d’avoir fait quelques entraînements dans un gymnase mais très rapidement on s’est fait mettre dehors car les roues faisaient des traces sur le revêtement.

Vous n’aviez pas de modules ?
Non, pas d’équipement particulier, simplement quelques cônes…

Quels sont les meilleurs skaters d’Aix à ce moment-là ?
Éric Vieux, François Sedan qui était champion de France de ski. Pour moi, François était une sorte de Peralta français. Lorsqu’il tournait avec ses longs cheveux blonds et son style de surfer, j’hallucinais ! Il y avait aussi Sami, Alcantraz qui faisait du saut en hauteur.

La première compétition à laquelle tu participes, c’est quand ?
Il y avait déjà eu des compétitions de slalom sur Aix. La première année, je n’avais pas pu y participer avec ma board en plastique bleue mais la seconde année, je m’étais fait prêter une Banzaï pour essayer de faire un peu mieux… Je me souviens du départ qui se faisait sur les rampes tricolores de la fédération, celles du championnat de France de 1978. Il y avait 3, 4 lignes sur lesquelles les concurrents partaient en parallèle. Le parcours était super long et avec mes copains nous n’arrivions même pas à faire la totalité du slalom. On finissait en tic-tac ! Heureusement que j’étais fort en tic-tac, ça m’a servi en slalom ! (Rires)
C’est ça, ma première compétition…

Les autres ont déjà des Fibreflex, des Santa-Cruz ?
Oui, ils finissaient le parcours sans problème, eux ! Mais j’étais fier car j’avais mon casque Pepsi comme celui d’Alexis Lepesteur !

Ta première Coupe de France ?
C’est plus tard, en 1979, toujours à Aix. Je me suis mieux préparé pour celle-là. Je commençais les entraînements en free avec le club. J’avais une Banzaï en bois et ça commençait à devenir plus sérieux.
Pour se qualifier en free, quelles figures fallait-il rentrer ?
Il y avait cinq figures imposées : kick-flip, daffy, 360°, des équilibres sur les roues… Je ne me suis pas classé pour les finales.

Tu y rencontres qui ?
Les skaters venaient d’un peu partout. D’Arles, Grenoble, de Paris aussi puisque je revois José sur cette compétition. Le soir de la finale de free sur le Cours Mirabeau, j’étais allé le voir alors qu’il se concentrait pour son run. J’avais essayé de lui poser quelques questions et je m’étais fait jeter ! (Rires) Il était totalement dans son truc et m’avait envoyé balader !

Qu’est-ce que tu t’étais dit ?
Je me demandais quel était ce mec à qui on ne pouvait même pas parler…

Faut dire qu’il était aussi plus âgé que nous.
Oui, mais surtout c’était un vrai compétiteur et il n’y en avait pas beaucoup d’autres dans le skate. Lui, à la différence de beaucoup, venait vraiment pour gagner !
Sur cette coupe de France, j’ai encore réussi à avoir une parution dans un magazine : on m’aperçoit sur une photo derrière les premiers lors la remise des prix ! Tant qu’il y avait du skate, je restais jusqu’à la nuit.

Pour quelle raison passes-tu du club d’Aix à celui de Marignane ?
Le skate s’effondre à Aix et j’entends parler d’un club à Marignane qui vient de s’ouvrir et qui marche fort. J’ai un rendez-vous sur le Cours Mirabeau et un mec vient me chercher en 4L : c’est Martial Givaudan.

L’atout de ce club c’était leur rampe ?
Bien sûr. Une grosse rampe pour l’époque : un half-pipe avec plus d’un mètre de vert. Donc les skaters venaient de loin pour la rider : de Marseille, d’Arles, d’Avignon, de Port-de-Bouc, etc. Ça a été le gros club dans le sud pendant un bon moment.

C’est à cette époque que tu commences à voyager pour aller skater ?
En fait, dans les compétitions, je commence à me classer pour les finales et je pars effectivement de plus en plus loin pour skater. On voyageait souvent en bus sur les compètes.

Est-ce que c’est avec ce club que tu vas skater le park de Barcelone ?
Le voyage à Barcelone, c’était une virée pour aller skater le park d’Arenys del Mar.

Avec qui fais-tu le voyage ?
Le premier voyage s’est fait en voiture, une 305 Peugeot, avec deux responsables du club qui ne skataient pas mais qui nous avaient accompagné car ils aimaient bien l’ambiance du skate. On était cinq.

Est-ce que c’est la première fois que tu skates un park en béton ?
Non, ma première fois, c’était à Béton Hurlant, lors d’une compétition vers Paris, à Brou, je crois. On avait profité du bus pour aller à Issy-les-Moulineaux skater le park.

Était-il toujours en activité ?
Oui, l’entrée était encore payante.

Comment l’avais-tu trouvé ? À la hauteur de tes espérances ?
Largement, oui. Dès l’entrée, tu avais l’aire de free avec des plans inclinés. Ensuite, les bowls étaient vraiment très impressionnants ! Je les avais essayés mais je dois dire qu’ils étaient beaucoup trop durs pour mon niveau. En plus, tous les skaters de la compétition étaient venus et le niveau était vraiment élevé.

T’avais essayé la rampe ?
Je ne me souviens pas de la rampe, je pense qu’elle n’y était plus.

Par rapport à Béton Hurlant, comment était le park de Barcelone ?
C’était très différent. À Barcelone, le site était incroyable, perdu dans la montagne et l’ambiance était délirante, la musique à fond. Les gens qui s’occupaient du park étaient vraiment très cools. Ce lieu brassait plein de personnages incroyables : tu côtoyais des champions de freesbee, une championne espagnole de roller, etc. Ça partait dans tous les sens et il y avait toujours quelque chose à voir et à faire.
Skater la nuit avec la sono à fond dans un endroit en pleine campagne, c’était sacrément bon !

Et le park en lui-même, décris-le nous ? Comment étaient les pools ?
Passé la traditionnelle aire de free, il y avait un gros snake qui se finissait par un gros bowl. Après il y avait un ou deux bowls mais ils n’avaient pas beaucoup de verticale. Pour la vert, il y avait un gros half-pipe. Ce que je préférais c’était le snake et le half-pipe mais il manquait des plateformes et un bon coping…

Les locaux avaient-ils un gros niveau ?
Je me souviens d’un mec qui venait de Madrid qui était très bon.

Qui sont les skaters qui t’accompagnent ?
Collinet, pas Jean-Pierre. Un mec d’Avignon dont je ne rappelle plus le nom qui avait un gros niveau en park, beaucoup d’aerials et de figures. Nounours de Marseille était venu aussi, avec une Sims Andrecht. C’était les deux meilleurs ramp-riders du club de Marignane.

Barcelone, c’est ton premier voyage à l’étranger ?
Oui. Je dois avoir 16 ans, l’âge des sorties en boîte aussi ! (Rires) Donc Barcelone c’est synonyme de skate et de nouba…

Au début des années 80, le skate tombe dans un truc assez confidentiel. Il y a le roller, le BMX qui arrivent, tout ce qu’on voyait dans " Action Now "… As-tu eu envie d’essayer ces nouveaux trucs ?
Ce qu’on faisait à Marignane, après la session de skate, c’était un match de hockey-roller !
On ne pratiquait le roller que sous cette forme. D’ailleurs à Barcelone, on va se confronter aux équipes locales de rink-hockey qui, elles, ne faisaient que ça. Et à chaque match, on se fait étriller ! On se mettait vraiment minables, on se jetait, on se donnait des coups ! Même avec toutes les protections, on sortait minables !

Est-ce que tu t’es dit à un moment que le skate avait été 2, 3 ans de ta vie et que ça pouvait définitivement finir ?
Tout le monde disait ça mais moi, ça ne m’a pas touché. Je voyais toujours le skate comme un sport d’avenir, une manière d’être, de faire et je ne croyais pas que ça pouvait disparaître, être oublié…

Où trouves-tu ton matos à ce moment-là ? Chez Roger Simi, à Marseille ?
Avant que les derniers magasins ne ferment à Aix, je vais acheter leur stock. Chez " Wind Sud ", il vendait les roues par carton à 5 francs ! J’ai acheté deux Krypto et deux Bones qui me servent encore en slalom plus ma Quicksilver de slalom et un short Rector.

Pool de Baconnier/Piscine de Montolivet

Te souviens-tu de ta rencontre avec Dominique
Baconnier ?

Lui n’était pas très club ! (Rires) Avant les années 80, j’entends parler de mecs qui ont monté des structures en bois dans une cité universitaire d’Aix. La première fois que j’y vais, c’est en cyclo, en suivant la voiture des deux frères Baconnier dans laquelle on les aperçoit derrière, plein de protecs et de planches !
Je les suis et je me retrouve face à un half-pipe fait de bric et de broc, avec des planches récupérées de tous les côtés… On commence à faire des figures sur ce truc tout bricolé, des tails block, des aerials, etc.

Est-ce que c’est le premier skater punk que tu rencontres ?
Je ne pense pas que ce soit déjà la grande tendance dans les skate à ce moment-là. Ça commence tout juste. Ce qui m’impressionnait le plus, c’est que les deux frères avaient déjà du super matériel : non seulement les boards mais aussi les chaussettes, tee-shirts " Hang-ten ", de vraies protects, … Très loin de ce que j’avais moi, à la même époque !

Te rappelles-tu de la première fois où Baconnier te parle de son désir de construire un pool chez lui ?
Je ne souviens plus de ce moment. Je pense que c’est une période où je m’entraîne pas mal en slalom et en free pour apprendre de nouvelles figures et je le perds de vue pendant les mois où il construit son bowl. La première fois que j’en entends parler, c’est au lycée, un peu plus tard, alors qu’il est déjà fini.

Racontes-nous ta première fois là-bas, un skate sous les pieds.Tu rides avec quelle planche ?
J’avais une Lacadur de park. Ce n’était certes pas une planche américaine mais elle était pas mal large. Je l’avais monté avec des " Sims " snake. Je me revois là-bas, au bord du bowl, super impressionné avant d’y aller. D’autant qu’au début, il est peint en rose très flashy et au milieu d’un champ vert, ça en jetait vraiment !
C’est à ce moment-là que Dominique est dans une phase punk, un peu destroy…

T’as connu le bowl avec son coping ?
Non, il était déjà cassé en grande partie. Il n’en restait que quelques morceaux mais ce n’était plus celui “d’origine“ qui était connu comme un truc vraiment extrême…

À part Dominique, et avant les tournées américaines, qui t’as le plus impressionné là-dedans ?
Il y avait ses potes : Christophe Moureau avait un gros niveau et Éric Tuillier qui était du club de Marignane. Pour moi, ce sont les premiers skaters punks français que je connaisse.

T’as le souvenir d’une gamelle grave là-bas ?
Non.

À Marseille, dans un tout autre style, il y avait aussi la piscine à Montolivet. C’était un spot assez surprenant…
Dans les années 80, j’ai fait une compétition à Montolivet. C’était la première fois que je me classais pour une finale en free. À cette occasion, ils avaient installé les rampes de lancement de slalom, des banks et des modules en forme de vague qui appartenaient à la fédé. Il y avait aussi la rampe Banzaï. Tous ces équipements sont restés là-bas pendant un moment dans une piscine.

Ta meilleure session là-bas, c’est avec qui ? Mitrano ?
Oui, c’était le meilleur sur ces modules. Il sortait des aerials au-dessus de la rampe avant tout le monde.

As-tu une idée de quand les modules sont enlevés de la piscine ?
Non. Je pense que petit à petit, ces éléments se sont dégradés. Un jour, les modules en vagues avaient disparu et rapidement tout à été cassé et détruit. Les mômes des cités à côté venaient faire du vélo, fumer, brûler des trucs… C’était devenu un peu la zone.

CONTINUES ON PART 2

 
Patrick Lozano, 2006.
Première parution dans SKATE Magazine n°7, page 31. 1948
Deuxième parution dans SKATEBOARD Magazine n°9, page 8. 1979
Arenys Del Mar (Barcelone), 1979.
Christine et Frédéric Mitrano, Coupe de France à Aix-en-Provence (Caserne Forbin),1979.
P. Lozano dans le "Mad pig bowl" de Dominique Baconnier.
Mad pig bowl
 
 
      the book that hosts ghosts