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Doug De Montmorency:
exclusive interview 2014
CONTINUED FROM PART
2
Donc après Cherry Hill, que se passe-t-il pour toi ?
Je suis entré au lycée et j’ai commencé à traîner avec des lowriders mexicains. Je pense que je suis passé par une crise d'identité. Il y avait une photo de moi, le skateboarder pro, sur le mur de l'école de Santa Barbara, avec tous les autres grands athlètes de type olympique. J’avais donc un statut de célébrité lorsque je suis arrivé. Ça marchait bien avec les filles mexicaines et elles sont devenues ma priorité. Je n'ai pas grandi avec des Mexicains, avec le genre de filles qui ont les cheveux foncés et tout ça. Tous leurs cousins, leurs frères étaient des “cholos“, j'ai donc été aussi attiré par eux. Ces gars-là pensaient qu'ils étaient super cools et rebelles, mais j'avais déjà grandi avec beaucoup d’herbe, donc je n’étais pas impressionné. J'étais en avance sur mon époque. Je skatais encore un peu au skatepark de Sparks. Un jour, je me souviens avoir raté un air ou quelque chose et quelqu'un me dit : « Eh mec, t’es pas motivé ? ». J’étais venu au park complètement défoncé aux champignons…
Quelque chose s’est cassé en moi à ce moment-là.
J'ai commencé à m'habiller comme un cholo et à partir à la dérive dans la scène mexicaine. Des petits problèmes avec les gangs… J'ai commencé à avoir de plus en plus d’ennuis et j’ai abandonné le lycée en première. Au début des années 80, j'étais tout le temps dans les embrouilles avec les mexicains. Toute la scène skate était loin de moi.
Tu as eu un emploi à un moment donné ?
J'ai un demi-frère un peu fêlé à Montecito, qui construit des maisons et j'ai travaillé un peu pour lui. Ensuite, j'ai travaillé avec mon meilleur ami Kenny dans une maison de retraite pour personnes âgées riches. Nous étions en cuisine. À ce stade, ma vie se résumait à être défoncé et à faire la fête. Je n’avais plus d’activité physique. Entre 1981 et 85, je n’ai eu que des problèmes.
Tu n'as pas été témoin du renouveau du skate dans les années 80 ?
Mon ami Mike a essayé de devenir acteur à un moment donné – on a grandi avec Josh Brolin. Josh nous a dit de venir à Los Angeles en 86 quand «Thrashin’» était en train de se faire. J’y suis donc allé et j'ai rencontré Dave Duncan, Eddie Reategui et Jesse Martinez. J'ai rencontré les Red Hot Chili Peppers aussi, je pense avant la sortie de leur album. Mais ce n’est pas allé plus loin. Je voyais encore Chuck Barfoot de temps en temps. Je vivais toujours avec mère à ce moment-là, elle bossait comme gardien pour un voisin paraplégique. Un de mes frères vivait encore avec nous. Je roulais en moto. Je picolais, je faisais la fête et j’étais tombé dans les drogues dures à ce moment-là… Scott Starr est apparu dans ma vie.
Il était venu à L.A. pour venir étudier à l'école de photographie. À un moment, il s'est connecté avec Chuck Barfoot. Donc je me suis mis à voir ce surfeur blond dans les parages. Marc Hollander m'appelait de temps en temps pour me demander si je voulais aller skater une rampe, mais je continuais de m’en foutre… Ils m'ont finalement traîné vers une rampe, à Ventura, avec des gars comme Robb Bjorklund et Rob Washburn. On a aussi trouvé cette pool, le Tilt Bowl et le Widow bowl. J'ai eu des photos dans Thrasher à nouveau et Marc Hollander a fait la couverture de Thrasher en train de carver la pool. J'ai repris un peu, j'ai skaté sur une Barfoot grise que Chuck m'avait donné. Mais ça, c'était encore plus tard, en 1990.
Les années 80 ont été une longue descente. J'avais une petite amie qui est tombée enceinte en 1987, quand j'avais 23 ans. Avant ça, j'ai eu des ennuis avec la loi et cette fois pour un truc très grave. J’ai été ou moins accusé de tentative d’enlèvement et d'agression. Pourtant, les choses ne s’étaient pas passées exactement comme ça…
Après cela, je suis allé en probation. J’avais besoin d'une référence et je me suis tourné vers Chuck Barfoot, je lui ai demandé : «Hé Chuckie, veux-tu être ma référence pour ma probation ? ». Il m’a répondu : « Douggie, regarde donc ça ! » en me montrant quelques uns de ses snowboards. Scott Starr était là à l'époque, mais je ne le connaissais pas encore personnellement. C'était vers 1985.
Lorsque Sims a commencé à faire des snowboards au début des 80, t’y étais-tu intéressé ?
Non. J'étais hors de la scène à ce moment-là. J'avais perdu le contact avec ce que Sims et les autres faisaient.
Chuck m'a dit : «Ok, je m’engage à le faire. Mais je veux que tu viennes au lac Tahoe avec mon team canadien de snowboard si ton agent de probation est d'accord. ». Je me suis donc retrouvé dans les montagnes. Chuck m'a appris tout ce que j'avais besoin de savoir à propos des planches et des fixations. Puis, les championnats du Monde ont commencé à Tahoe. J'ai rencontré Shaun Palmer, Terry Kidwell et tous ces gars-là. J'étais là avec eux, les meilleurs mondiaux. Le photographe de snowboard Bud Fawcett était mon colocataire. J'ai aussi rencontré Mike Chantry et on a même skaté un peu sa rampe.
As-tu vu les contests de skate qu’il y avait là-bas ?
C'était avant que j’y aille. Je n’y suis resté que pour la saison d'hiver. J'ai skaté un peu au printemps. La rampe était quelque chose de nouveau pour moi, mais j'en ai fait un peu.
Avec ton passé de skater, est-ce que le snowboard a été facile pour toi ?
Oui, nous avons construit ce halfpipe dans la ville de Tahoe avec les locaux comme Shaun Palmer et Terry Kidwell.
As-tu retrouvé Lamar ?
Il n'était pas vraiment encore là. Il était encore à Los Angeles à l'époque, c’était un peu avant qu’il arrive dans le snow. Il skatait peut-être encore avant de venir dans le monde du snowboard avec Sims.
Lorsque je me suis arrivé à Tahoe, je suis tombé sur Tom Sims. On ne s’était pas vu depuis des années. Donc, il me voit avec Marc Hollander portant les couleurs Barfoot, et il s’est exclamé : « J’ai laissé partir tous mes gars chez Chuck! ». (Rires)
Il était irrité ?
Je ne me souviens pas d’avoir déjà vu Tom énervé… En revoyant Marc, la même histoire qu’avec le skate s’est reproduite en snowboard. Il avait commencé le snowboard longtemps avant moi. Il avait ridé les premiers snowboards Sims avant de basculer avec Chuck. Moi, je venais d’arriver dans ce milieu et je traînais déjà avec tous les pros ! Et ils me connaissaient tous de ma période de skater. Marc venait seulement quelquefois faire du snowboard, alors que moi, j’avais fini par m'y installer pour toute la saison. Boom ! Avec tous les pros et une piaule avec Bud. Encore une fois, j'ai commencé à me retrouver sous les projecteurs. Même si Mark a eu la couverture de Snowboard Magazine, j'ai eu la première publicité pour Barfoot dans le nouveau magazine ISF. Lorsqu’il était encore imprimé sur papier journal, la toute première parution !
Quoi qu'il en soit, je n’étais pas pro dans le snowboard et Chuck n'avait pas beaucoup d'argent. Donc, je suis revenu à Santa Barbara après la fin de la saison.
Est-ce Barfoot produisait ses planches à Santa Barbara ?
Non, il avait une équipe canadienne qui bossait pour lui, là-bas. Mais je pense qu'il produisait ses skates à Santa Barbara.
Pour en revenir avec ma tentative dans le milieu du snowboard, j'ai continué à en faire pendant les deux années suivantes, autour de Tahoe. Je suis aussi allé au Colorado quelque temps. À la fin des années 80, j'ai un peu re-skaté et Scott Starr a pris des images de pipe qui ont fini sur la couverture du magazine Concrete Wave.
Que faisais-tu pour vivre ?
À ce moment-là, j'étais déjà devenu plâtrier pour la famille de mon meilleur ami, Kenny. Je travaillais lorsque je ne skatais pas.
Tu traînais encore avec tes potes cholos lorsque tu es sorti de probation ?
Non, j’avais laissé tomber. J'avais complètement cessé de voir les amis avec lesquels j'avais eu tous ces ennuis, à part un couple. J'ai eu une nouvelle vie de famille avec ma petite amie et des enfants. Mais ça ne marchait pas et nous nous sommes séparés après cinq ans de vie commune. J'ai essayé de garder la famille, le snowboard et le travail en même temps. Je skatais toujours encore un peu et j'ai rencontré des gens comme Mofo et Thatcher.
Quel est le nom de ton fils ?
Anthony. Il est à San Francisco avec ma fille. Elle étudie à l'université d’état de San Francisco. Avant d’avoir ma fille, j’ai renoué avec ma petite amie après notre première séparation, mais nous avons rompu à nouveau juste après sa naissance. Ma fille ne savait même pas que j'étais son père. Ensuite, j'ai commencé à traîner avec un groupe appelé RKOL, Rich Kids On LSD. C'est un groupe punk de la région de Santa Barbara. Le chanteur est maintenant avec mon ex-petite amie.
Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?
Au début des années 90, il y a eu une vague de drogues dures qui a frappé Los Angeles. Ça a affecté de nombreuses personnes, moi y compris. C'était dur. Beaucoup de skaters sont devenus accros. Je pense que beaucoup de skaters de ma génération se sont sentis abandonnés, une fois sont éloignés du skate…
Comment est-ce que ça t’as affecté ?
Ça m'a complètement baisé. L'héroïne est arrivé dans notre vie et c’est devenu un truc chic, parce qu’il y avait tous ces gosses de riches qui s'ennuyaient. Même si nous n'avions pas beaucoup de fric, nous vivions à côté d'eux, nous allions à leurs fêtes. Ils nous aimaient tous parce que nous étions les vrais bad boys. Les filles nous adoraient. C'est devenu tellement horrible que beaucoup de gens ont disparu aujourd’hui. Comme mon ami Kenny, mort dans les années 2000. Moi, je suis passé par la prison et la réadaptation. Mes deux frères et ma mère m'avaient pourtant bien mis en garde contre les drogues dures. Donc, je savais tout ça très bien. Quoi qu'il en soit, c’est devenu à la mode et cool. À fumer, c’était plus doux que le haschich, donc on a commencé à faire ça les week-ends. Après un certain temps, cette merde s’empare de toi. J'ai commencé à vendre tout ce que j’avais, comme des snowboards de collection datant de 1985. J’ai vendu deux camions appartenant à mon entreprise de plâtre et ainsi de suite. Au moment où a été prise la photo de snowboard sur laquelle on me voit avec Mike Estes, portant des couleurs fluorescentes, j'avais déjà commencé. J’avais environ 26 ans. Je faisais de grands road trips en snowboard et je consommais cette merde. Scott Starr s'en souvient. Ça a duré jusqu'en 1993, jusqu'à ce que j’entre en cure de désintoxication.
Es-tu resté clean après ça ? Qu’as-tu changé dans ta vie ?
J'ai fait un an en centre de réadaptation. J'ai fait du bénévolat après la prison pour éviter de revenir en ville où les situations auraient fini par être les mêmes. J’ai fait de la prison pour beaucoup de petites merdes. Je n’ai jamais fait de gros trucs. Tout ce que j’ai fait est lié à la drogue et des négligences. Des trucs comme être arrêté en possession de drogue. Ou ce moment où j'ai conduit des familles mexicaines à la frontière, dans Tijuña. C’était chaud. Je l'ai fait deux fois. À ce moment, j’en n’avais plus rien à faire du skate, la période street style. Je pensais : « Mon époque est révolue. ».
Tu n’as pu eu besoin de religion pour te sortir de ces ennuis ?
Non, jamais. Je me souviens avoir rencontré Hosoï quand j'étais dans le snowboard et il m'a dit qu'il était venu me voir à mon école il y longtemps ! (Rires) Je ne me souviens pas de lui, mais lui, se souvenait de moi. Après, j'ai entendu dire qu'il avait suivi le même chemin que moi et qu'il était devenu super-religieux. Il a fait un comeback. Mais tout ce qui est bon pour lui, ce qui le maintient en vie, c’est très bien de mon point de vue. Je suis sûr que Dieu a plus de pouvoir que moi, mais je ne suis pas dans une religion quelconque.
Après avoir passé un an dans cette institution de réadaptation, quand je suis sorti, par chance, j'ai reçu un appel téléphonique. Un type voulait que je fasse du plâtre pour reconstruire certains hôtels à Antigua. J'ai dit « Bien sûr ! », et j’y suis allé. Il y avait beaucoup de travail, mais je me suis fait beaucoup d'argent. J’ai remboursé mes dettes. J’y suis resté un an. Je n'avais jamais été dans les îles des Caraïbes avant, donc c'était parfait.
On dirait que tu arrives à rebondir à chaque fois que tu touches le fond…
Je buvais encore pas mal, mais j'ai continué à beaucoup travailler. Puis la saison de navigation de plaisance est arrivé et j'ai travaillé aussi avec ça. Ensuite, j'ai rencontré cette fille qui partait en croisière. Lorsqu’on est rentré, le capitaine m'a demandé ce que je faisais maintenant. J’avais prévu de revenir en Californie parce que mon contrat était terminé. Il m'a invité à travailler sur le bateau pour traverser l'Atlantique.
Avais-tu une expérience maritime avant ça ?
Oui, sur des bateaux de pêche. Mais je ne suis pas un navigateur. Là, c’était un yacht de 50 mètres. Le capitaine m'a dit que je pouvais travailler pendant un mois et rester avec lui si j’aimais le job. J’ai poncé et vitrifié le bateau entre autres choses. Il avait un équipage de surfers australiens. Lorsque je leur ai montré des trucs avec un skate, ils étaient tous excités. Ils m'ont pris sous leur aile et m'ont montré comment attacher les cordes et tout le travail sur un bateau. J'avais 30 ans à cette époque et ils avaient la vingtaine. Ils m’ont proposé : « Si tu veux rester avec nous à plein temps, tu es le bienvenu. ». Je suis resté…
Une fois de plus, on dirait que ta vie est remplie d’occasions que tu saisis. Dans le skate, le snowboard et maintenant avec la navigation de plaisance. As-tu l’impression d’avoir eu de la chance ?
Totalement. Quand j'étais en cure de désintoxication, mon parrain - vous devez choisir un parrain pour vous soutenir quand vous êtes dans le programme N.A. (Narcotics Anonymous). Quelqu'un qui en soit lui-même sorti et qui est en mesure de vous servir de modèle. Un mec avec lequel vous pouvez éventuellement vous identifier – c’est une personne qui m'a vraiment inspiré.
J'étais attiré par ce qu'il était. Il m'a dit : « Ok, mais c’est toi-même qui va faire le travail pour y parvenir. En attendant, je vais te montrer comment, et un jour tu auras l’opportunité de pouvoir choisir d’en bénéficier. Je ne sais pas quand ça présentera, mais ça arrivera. ». Et c'est ce qui s'est passé. Cinq ans plus tard je me suis retrouvé à Monaco, en train de voyager sur bateau de plusieurs millions. Je suis allé en Turquie, en Egypte, en Israël et ainsi de suite.
Donc, après Antigua, tu vas dans le monde entier. Quelle a été ta prochaine opportunité ?
Nous avons traversé l'Atlantique, et nous avons fait un arrêt à St-Martin dans les Antilles françaises. Ils m’ont dit : «Nous allons à Nice, en France. Tu viens ?». Et je me retrouve donc ici, sur le port de Nice. Ma copine avait quitté le bateau et était retourné en Angleterre. Je me suis baladé autour de Nice pendant que je vivais encore sur le bateau et à un moment, j'ai rencontré ce gars qui me dit : « Eh, California boy, tu surfes ou tu fais du snowboard ? ». Je lui ai montré quelques photos que j’avais de l‘époque de Barfoot, et il m’a demandé si j'étais toujours en contact avec lui. Il avait un magasin à Antibes et il voulait que je distribue les snowboards Barfoot. J’ai fait ça pendant un certain temps. Nous avons commencé à surfer ensemble dans les stations des Alpes alentour. Nous avons sponsorisé quelques locaux. Mais ça ne marchait pas vraiment. Nous faisions des démos, des choses comme ça, mais nous n'avions pas les fonds nécessaires pour générer assez de profits. Mais j'ai rencontré des bons gars à cette période, comme Pierre Samray.
Comment finis-tu par rester à Nice ?
Le bateau était là depuis un an et je commençais à connaître la ville. Puis, le capitaine m'a dit qu'ils allaient en Afrique du Sud et je ne voulais pas les suivre. Je découvrais les filles françaises, je faisais du snowboard à La Foux d'Allos, une station de ski française. J’ai commencé à me sentir comme à la maison, calme et heureux. L'endroit m'a rappelé la Californie dans beaucoup de domaines. Il y avait encore des gens qui se souvenaient de ma carrière dans le skate. Je ne voulais pas partir et je me demandais ce que j'allais pouvoir faire ici. Pendant que je m’occupais de la distribution des snowboards Barfoot, je parlais à tous les marins et les navigateurs du port. Ils ont commencé à me connaître. Le fait d’être californien m’a aidé. J’ai eu un bon travail sur un bon bateau, j’ai trouvé un appartement. Tout s’est enchaîné. J'ai commencé à apprendre le français, j’ai commencé une nouvelle vie.
Et je suis revenu au motocross, aussi.
Parles-nous un peu de ça…
C’est encore l'histoire d'une autre opportunité. Je cherchais une moto et j'ai trouvé un type anglais qui en vendait une. Il était dans le milieu du motocross et j’ai suivi ses pas là-dedans. Je n’en avais plus fait depuis vingt-cinq ans. J’étais un peu rouillé. Un jour, sur un circuit, il y avait deux gars sur les bécanes assis à côté de nous et nous avons commencé à bavarder. Nous sommes devenus amis ! Vu que la Californie est une sorte de Mecque pour le motocross, ils étaient ravis de me rencontrer. Ils m'ont montré d'autres pistes pour rouler. L'un des gars faisait régulièrement de la compétition et il m'a demandé d'être son mécanicien sur les courses du week-end. Il m'a présenté à ces pro-riders français, il m'a donné une bonne moto, une nouvelle Honda, et m'a offert un cours pour me mettre à jour sur la conduite du motocross moderne. Nous avons donc commencé à rouler beaucoup et je suis devenu obsédé ! J'ai acheté une voiture pour transporter la bécane et beaucoup de matériel. De nouveau, j'ai commencé à voyager partout, en France et en Italie.
Mais tu devais encore à gagner ta vie ?
Oui, je devais encore trouver du fric pour vivre donc, je travaillais toujours sur des bateaux de-ci de-là. Finalement, j'ai fini par devenir un capitaine. Je partais tout au long de la saison estivale. En 2009, j’ai eu un accident de moto. Je me suis fracturé trois côtes, la clavicule, le sternum et j’ai eu un poumon percé…
Ouch !
Puis je suis parti en l'Egypte sur un bateau pendant un an et je suis revenu à Nice. Je suis allé en Espagne faire un camp d'entraînement de supercross. C'était le camp de Stefan Everts. J'étais chaud, mais j'ai fait une erreur et je me suis cassé la jambe sur un saut. Là, j'ai dû tout arrêter. C’est alors qu’arrive la prochaine opportunité… (Rires)
Je suis allé à l'hôpital en Espagne. C'était une mauvaise fracture, ma jambe était cassée en sept endroits. J'ai eu quatre heures de chirurgie alors que j'étais encore éveillé. J'ai eu quinze vis et deux tiges de métal. Ensuite, ils m'ont dit d'aller voir un spécialiste une fois rentré en France. Je suis donc allé voir l'un des meilleurs médecins à Monaco, et il m'a dit de revenir dans une semaine parce qu'ils avaient vraiment mal travaillé en Espagne. Je suis rentré à l’hôpital à Monaco, ils m’ont ouvert à nouveau et ré-opéré. C’est comme ça que j'ai rencontré ma petite amie…
Vraiment ?
Ouais, finalement, je suis content que le chirurgien espagnol ait fait un mauvais travail, sinon, je ne l'aurais pas rencontré ! J'ai vu cette belle infirmière quand je me suis réveillé et je suis tombé amoureux. (Rires)
Donc, maintenant que tu es réparé, tu vas re-skater?
J'ai besoin de trouver un bowl bien doux pour recommencer à rouler. Je veux faire des carves, des grinds et peut-être quelques airs… Par contre, je ne pense pas pouvoir encore faire des inverts !
On verra bien. Merci pour tout Doug !
Décembre 2013-janvier 2014, interview Claude Queyrel et Jean Terrisse.
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