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Marineland :
le skatepark de la “French Riviera"
La Côte-d’Azur est le morceau du “Vieux Continent“ qui ressemble le plus à la Californie. En 1977, lorsque le skateboard explose là-bas, il aurait été bien improbable qu’il ne se trouve pas ici, un entrepreneur pour y importer le concept de skatepark qui paraissait alors, bien lucratif…
C’est à Antibes que ce type d’équipement va voir le jour. Adossé au parc aquatique de Marineland ouvert en 1970 par le comte Roland de la Poype, génial inventeur de la Citroën “Méhari“, ce skatepark va être l’un des seuls à proposer un ensemble de modules en polyester. À contre-courant de ce qui se fait ailleurs, c’est cette option qui va être choisie plutôt que de couler des courbes de béton, lointaine réminiscence pourtant de l’élément aquatique…
C’est Jean-Pierre Marquant et Paul Héry, alors très puissants sur le marché du skate en France qui commercialisent ces mini-skate parks.
D’une certaine manière, ce lieu avait plus à voir avec les street-parks contemporains - composé d'une succession d’obstacles -, que de l’image que l’on se fait du modèle-type des années 70 constitué de vallons plus ou moins abrupts, recouverts de béton.
Ici, la seule métaphore liée au surf consistait en une série de vagues en résine, peintes en bleu avec quelques traces de blanc pour figurer l’écume. Les quarters, les rampes et ces vagues étaient posés sur une grande dalle de béton. Un grillage pour le clôturer, une buvette et une sono qui déversait sa muzak, voilà pour l’accueil.
On était pourtant prêt à payer l’entrée pour voir la véritable attraction du park : son bowl.
Sa surface, de loin, pouvait faire illusion avec le béton. De près, on s’apercevait que c’était là aussi, six modules de résine assemblés afin de former une demi-sphère. Bords arrondis, pas de coping, pas de plat au fond, ce petit bowl était pourtant le centre d’intérêt de tous ceux qui rêvaient de courbes. Malheureusement, la résine n’a pas survécu longtemps aux chocs. Souvent réparé, le bowl s'est rapidement fragilisé et le gérant l'a finalement laissé en l'état, troué…
Et lorsque la vague du skate s’est éteinte, les quelques rollers qui venaient au park n’ont pas beaucoup pesé dans sa survie. Une affaire de plus, réglée à coup de pelleteuse, quelques mois après sa mise en route.
Photos : Jacques Cizeron
Remerciement J.-M. Gomis
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