n°6, 1978  

Les filles du Skate : Nicole Boronat
Championne de France de vitesse

Comme nous l'ont prouvé les derniers championnats de France de skate de Marseille, les skateboardeuses bien de chez nous existent et elles tiennent la distance. Chaque mois nous vous présenterons une skateuse différente. Nous attaquons cette nouvelle série de charme par Nicole Boronat, du Team Santana, championne de France de vitesse.



SKATE : Tu connais la formule, alors vas-y, présentes-toi mon gars, euh, ma fille...
NICOLE : Si tu commences à me vanner, ça ne va pas se passer cornme ça. Je m'appelle Nicole Boronat. Je suis née le premier janvier 1962. Je suis étudiante en comptabilité et je fais du skate depuis une dizaine de mois.

SKATE : Tu es la seule fille du Team Santana. Ça se passe comment dans l'équipe ?
NICOLE : Très bien. Alain est super sympa, quand à Thierry Dupin, aux frères Violettes et aux autres, ils sont adorables. C'est un bon team, style famille. Pour les championnats de France, Alain nous avait invités dans sa villa. Ça se passe vraiment très bien.

SKATE : Le skate est ton premier sport de compétition ?
NICOLE : Non, pas du tout. J'ai fait du ski pendant très longtemps et à peu près tous les sports possibles et imaginables en passant du surf à la planche à voile, sans oublier le volley et le basket. J'adore le sport.

SKATE : Comment es-tu devenu championne de France de vitesse ?
NICOLE : Le jour de l'inauguration de Béton Hurlant, Alain Hasse m'a remarqué et il m'a demandé si ça me ferait plaisir de rentrer chez Santana. J'ai accepté et je me suis entraînée. Voilà. Je trouve que le skate est un sport vraiment planant alors je le travaille à fond. Je viens très souvent à Béton Hurlant où je retrouve tous mes potes et où on s'entraîne à faire des Aérials ou plutôt à essayer. Moi, je sors 3 roues du Half Pipe. L'autre jour, Titus Offmann en a sorti 4.

SKATE : Comment expliques-tu le fait que les filles sont une minorité à faire du skate ?
NICOLE : Elles ont peut-être peur. Ce n'est pas plus dangereux qu'autre chose mais comme c'est plus impressionnant, ça les intimide peut-être (À ce moment la gamine enlève ses coudières et ses genouillières. Je peux vous assurer que les coudes et les genoux de Nicole ressemblent plus à ceux d'un cascadeur qu'à un mannequin. Ce qui est super). À Béton Hurlant, il n'y a que 3 filles qui font du skate, c'est tout. Ma grande pote, c'est Noémie Harris. Elle va bien.

SKATE : Quels sont les skateboarders que tu admires le plus ?
En France, j'aime bien Alexis Lepesteur et Thierry Dupin parce qu'ils sont bons et qu'ils n'ont pas la grosse tête. Le petit Jean-Marie Boiry est très bien aussi…

SKATE : Et aux Etats-Unis ?
NICOLE : J'aime bien le Team Santana. J'adore David Ferry, il est super-bon et ne la ramène pas. Il a un peu la même manière d'aborder le skate que Alexis et Thierry. Il pourrait se permettre de rouler et il ne le fait pas. Il dit qu'aux Etats-Unis, il y en a plein qui sont meilleurs que lui. C'est un type extra.

SKATE : Qu'est-ce qui te plait le plus dans le skate ?
NICOLE : L'ambiance, le park et en décembre, je vais peut-être aller faire un voyage aux States avec le Team Santana. J'adore Béton Hurlant, c'est un skate-park génial. La musique, l'accueil, tout est bien. Tout le monde s'y retrouve. J'ai 3 heures de trajet aller et retour pour y aller, mais je suis prête à les faire tous les jours.

SKATE : Tu vois autre chose à dire ?
NICOLE : Oui, je voudrais lancer un message à toutes les filles qui ont envié de faire du skate et qui n'osent pas n'hésitez pas, venez vous entrarner en park. En faisant deux ou trois heures de park par jour, au bout d'une semaine il n'y a plus aucun problème.

SKATE : Comment vois-tu l'avenir du skate en France ?
NICOLE : J'espère qu'il va y avoir de plus en plus de professionnels afin qu'il y ait des compétitions de pros, un peu comme aux Etats-Unis. Je pense que le skate ne fait que démarrer en France.

 
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