n°6, 1978   Tony Alva à Béton Hurlant et La Villette

Il est arrivé le vendredi 28 juillet à Orly par le vol 738 de 17 h 40 en provenance de Zurich. Il était avec son photographe Wynn Miller et avec son manager Peter Zehnder. Grand, blond, frisé comme un mouton, en short de velours, tennis et tee-shirt et avec son skate sous le bras, il a débarqué incognito à Paris, La légende vivante du skate-board prenait trois jours de bon temps en France, Tony Alva, " le " Tony Alva, était à Paris et personne n’en savait rien ?

Personne exceptés les deux reporters itinérants de Skate Magazine, "Smiley" et "No Money" ! Pour une exclusivité c'était une exclusivité, le scoop de l'année Deux autres personnes étaient dans la confidence, Gérard de Coster de "Globe" et Francis Dupont de "Sporimex". Pendant que Smiley allait chercher sa voiture au parking. No Money aidait l'idole et ses acolytes à transporter une demi-tonne de bagages, de planches et de trucks...

A l'arrivée, Tony, Wynn et No Money feuillètent le numéro spécial de " Skate Magazine "sur les championnats de France de Marseille 1978. On s'écoute une petite cassette d'Elvis Costello, le chouchou de Tony. Le père Alva commence à s'exciter en reconnaissant ses potes David Ferry et Steve Brown qui sont, selon lui, des "  Nice Guys ".

À Béton Hurlant quand Tony déboule le silence se fait... Les cakes n'en croient pas leurs yeux. Noemie Harris fait semblant de ne pas le voir pour fumer un coup. Les autres s'assoient au bout de l'Half-Pipe et attendent... pas trop longtemps. Le festival commence, du grand Alva, des aérials à couper le souffle, trois, quatre, cinq fois de suite.

Quelques dérapages avec la planche, large comme une autoroute, qui fonce vers le ciel et Alva qui ne tombe jamais, qui se récupère toujours au dernier moment. Jamais Béton Hurlant n'avait reçu un invité de cette qualité.

Puis " la bête " passe aux pools. Il les regarde simplement et murmure " no good ", la même réaction que Ferry et Brown. Après quelques Coca-Cola et des échanges d'auto-collants et de signatures, on décide de filer sur la Villette. Enfin on essaie parce que l'Audi de Smiley est crevée. On répare, on met une roue de secours qui crève quelques mètres plus loin.

Alors No Money emmène Tony, Peter et Wynn manger un couscous pendant que Smiley fait réparer son superbe véhicule. Une heure après tout le monde s'éclate devant un couscous pas très fameux. Mais le numéro d'Alva avec une merguez fait passer la cuisson un peu trop jeune et la grande quantité d'os. La merguez passe successivement des narines de Tony à ses oreilles en atterrissant à un endroit que la décence nous interdit de citer dans ces lignes.

Après le passage de De Coster, la couscous-party bat son plein. Smiley se prend une merguez, lancée par Alva, en pleine poire. Il réplique aussitôt par un jet de semoule qui aveugle Tony. Pendant ce temps, No Money essaye de partir sans payer, mais une cuisse de poulet derrière le cou le rappelle à l'ordre...

Sur la piste qui nous mène à La Villette, Elvis Costello se déchaîne à nouveau repris en choeur par Tony et Wynn. À La Villette, Tony Alva se fera d'ailleurs piquer la montre que son père lui avait offerte et ses lunettes ! Bravo little Frenchies !! Une nouvelle fois Tony hypnotise son public en bondissant dans le snake comme personne ne l'avait fait jusqu'ici.

Vers minuit, tout le monde s'est retrouvé chez Smiley. On s'est remonté à grands coups de Jack Daniels et de diverses autres choses pour affronter la route de Deauville et de Trouville, théâtre des futurs exploits de Tony que va vous raconter Altamon " Typewriting " Baker.

Quant à moi, je n'ose pas dire à ma fille et à mon fils que Tony à pris un bain dans notre baignoire... Ils y passeraient leur vie.

" SMILEY "

 

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